La fréquence des suicides est influencée par les facteurs sociaux et économiques, mais la problématique du suicide suppose de nombreux aspects biologiques, psychologiques et spirituels. Il y a des déséquilibres caractériels qui favorisent la tentative.
On a beaucoup parlé du suicide chez les jeunes. C'est tragique et fréquent. Les statistiques montrent que pendant ces dernières années, après les accidents, le suicide est la cause principale de la mortalité des jeunes âgés entre 15 et 24 ans. Un décès sur dix pendant cette période d’âge lui est attribué.
Dans l'étude du suicide, l'examen graphologique est d'un intérêt tout à fait remarquable, parce que l'écriture révèle, pour celui qui sait la déchiffrer, la personnalité et l'état d'esprit de l'auteur.
Le graphologue est rarement consulté sur le risque éventuel de suicide. Le plus souvent, on lui montre des documents écrits par une personne qui s’est suicidée ou qui a fait une tentative, en lui sollicitant, si possible, afin de retrouver a posteriori des indices qui auraient pu attirer l'attention.
On ne peut pas tirer des conclusions catégoriques du point de vue graphologique dans un problème si vaste, parce que les suicides se passent à n'importe quel âge et pour des raisons très diverses.
Cependant, l'expertise scientifique en écritures et documents peut confirmer/infirmer l'auteur de la lettre de suicide, la date de l'encre, etc., tandis que la graphologie peut aider à établir l'état d'esprit du suicidaire, pendant la rédaction du document problème, parfois très utile dans le cadre d'une confirmation de suicide, voire d'une tentative.
L'étude de l'écriture permet de voir où le dynamisme psychique a été perturbé, dans le cas des troubles psychologiques, mais on ne peut pas prévoir le passage à l'acte. L'écriture des suicidaires n'est pas obligatoirement pathologique, mais cela est l'expression d'un déséquilibre, d'une lutte inégale entre l'énergie vitale et les obstacles ou les agressions du monde environnant, ayant une corrélation entre le manque d'adaptation et le risque d'autodestruction.
L'analyse graphologique d'un mot de suicide, en vue de déterminer l'état d'esprit de l'auteur, est souvent le seul moyen de distinguer suicide et meurtre, en absence d'autres éléments de preuve. Le suicidaire montre souvent les signes classiques d'un état d'esprit fragile dans l'écriture. On peut souvent constater un profil psychologique lié au suicide.
Dans ce domaine, la graphologie clinique, la graphopathologie, et la criminalistique documentaire, s'associent de plus en plus souvent, au service des tribunaux, des assurances et des héritiers pour confirmer ou infirmer le suicide comme cause du décès.