La disparition de nombreux métiers artisanaux, remplacés par des nouvelles technologies, notamment l'informatique et la robotique, est devenue une réalité depuis plusieurs décennies.
La plus artisanale de toutes les activités manuelles, l'écriture, peut également être reproduite à l'aide de plusieurs familles de dispositifs, particulièrement les traceurs, les imprimantes 3D et les bras robotisés.
Les tutoriels vidéo permettant de se former gratuitement à cette activité frauduleuse sont tout aussi nombreux sur Internet et le coût de ces dispositifs est devenu très accessible.
C'est pourquoi la détection de falsifications mécanisées et robotisées a été intégrée aux protocoles de travail des experts judiciaires en écritures et documents, puisqu'elle nécessite des compétences ainsi que d'un équipement de laboratoire spécifique.
L'informatique peut reproduire n'importe quel geste humain de précision, y compris le graphisme, à l'aide de logiciels traditionnellement dédiés à l'infographie, au dessin, à l'ingénierie et à l'architecture.
La démocratisation des traceurs, des imprimantes 3D, ainsi que de la robotique permet également l'accès à de nombreux logiciels de conception d'objets en 3D et de contrôle de bras robotisés, souvent gratuits, orientés plutôt vers la reproduction de dessins, de créations artistiques.
Néanmoins, ils permettent aussi de reproduire un manuscrit, une signature, ou tout autre élément manuel.
LFD Criminalistique a été le premier laboratoire français et européen à disposer d'un protocole technique spécifique d'identification de ce type de falsification, conçu à la suite de nombreuses années de recherche scientifique sur le domaine : la méthode RHEM (Robotized Handwriting Examination Method).
Elle permet non seulement la mise en évidence de la falsification mécanisée et robotisée, mais encore l'éventuelle identification du système de reproduction utilisé par le faussaire.
Le protocole d'analyse apporte la preuve scientifique et judiciaire de l'usurpation mécanisée d'une signature, de la reproduction robotisée d'un manuscrit.
Cette nouvelle modalité faussaire est particulièrement dangereuse dans la reproduction d'écrits et de signatures de personnes âgées, dans la mesure où l'informatique actuelle est capable d'imiter même les tremblements humains, les torsions et la lenteur scripturale, habituellement observées dans ce genre de graphismes.
Néanmoins, ces altérations graphiques, lorsqu'elles n'ont pas une origine humaine, sont parfaitement identifiables, permettant la mise en évidence de la reproduction numérique et mécanique.